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15 septembre 2014 1 15 /09 /septembre /2014 15:00

Les noms des personnes citées sont délibérément modifiés afin que personne ne se reconnaisse, y compris moi-même.

 

Cinq heures du matin, le réveil sonne. Enfin, entre mes voisins chinois qui font grincer les meubles et le stress que la journée prévoit, j’ai pas trop fermé l’œil de la nuit. Hop, un tour dans la salle de bain, un café latté glacé, du petit déjeuner vite fait bien fait, vérification des clefs. On y est, c’est parti pour la matinée de folie. Et c’est peu dire. Je pensais être prête mais là, à force de me bidonner seule dans la voiture en plein embouteillage et de me faire dévisager par les gens dans la rue sous la pluie parce que je pleure de rire, je me suis dit que c’était un peu trop et qu’il fallait que je vous raconte.

Six heures donc. Je suis prête, j’ai mon sac sur le dos et ma poubelle sous le bras. Je sors, je balance ma poubelle dans celles du restaurant d’en face – pas encore compris le système des poubelles de ma ville – et je fonce gaiment vers le boulevard dans la nuit noire. Pas un chat, température parfaite, un petit vent léger, un bonheur. Comme je suis garée à 6 kilomètres de chez moi parce que c’est le parking le plus proche, je prévois un peu large histoire de souffler un peu si j’ai un point de côté. Je suis en t-shirt, les cheveux au vent, tout baigne. Arrivée à mi-chemin, je me fais la réflexion que le feu tricolore qu’on vient de passer fait comme des flash, bizarre. Et puis j’entends le tonnerre. Ah bah non, c’était pas le feu mais bien un orage, à 6.15, encore loin de la voiture.

Je presse le pas, point de côté, que cela ne tienne, je continuerai, hors de question que je me retrouve sous l’orage en t-shirt! Il commence à pleuvoir. Je ne vois pas le bout du tunnel – je passe réellement par un tunnel. Je me maudis en passant, « tu vois Mi, ta copine Nana, elle se foutait de ta gueule parce que tu avais ramené ton K-Way en bonne normande qui se respecte, bah du coup, tu avais la honte, donc tu l’as pas mis dans ton sac, maintenant, il y a de l’orage et tu es en t-shirt. Normal. » Plus je me rapproche du parking, plus il pleut. Mon état sec est menacé de plus en plus à chaque pas. Quand je touche enfin au but, je suis trempée jusqu’aux os. Il fait encore nuit et je me sens un peu seule au monde, les cheveux dégoulinant.

On allume la voiture, essuie-glace, rire et chansons et GPS, Fancy et Mi sont prêtes. Mon pot de yaourt rouge poivron se traîne sous une pluie battante, on évite la super descente dangereuse et étroite et on se gare devant la maison des deux terreurs. Oui, parce que ce que je ne vous ai pas dit c’est que j’ai trouvé un boulot. Enfin, comprenons-nous bien, un bien, un boulot qui me fait lever à cinq heures du matin et qui ne paie même pas la moitié du loyer mais bon, c’est déjà ça… J’avais rendez-vous à 7.10 à la maison des deux enfants dont je dois m’occuper le matin : Anémone et Lucien. Non, je vous ai dit que j’avais changé les noms exprès! Il est 6.55, je suis largement dans les temps. Je m’écoute un dernier petit sketch et à 7.05, je sors sous un orage faisant rage. J’arrive devant la porte et dès que celle-ci est ouverte, je m’engouffre, sans réfléchir, dans la maison, arrosant tout le monde au passage. Belle entrée.

Les enfants se réveillent. L’Anémone hurle à sa mère « MAMAAAAAAAAAAAAAN ». La mère monte et me dit de la suivre. Je m’exécute sans discuter. L’Anémone est encore en train de s’égosiller alors que dans la chambre voisine le Lucien commence tout juste à émerger. L’Anémone descend de son lit et commence à sortir un puzzle. Il est 7.10 et Anémone sort un puzzle. Oui. Anémone sort un puzzle. La mère me dit qu’elle doit y aller et que si j’ai envie, je peux faire le puzzle avec Anémone pendant que le père est en train d’essayer de réveiller le Lucien. Ayant très envie de faire un puzzle, je commence donc à retourner consciencieusement les pièces et les tend à Anémone qui me dit : ce puzzle-là, il est trop fac’, il a que 5 pièces! Euh Anémone, comment te dire que le 5+ que tu vois sur la boîte n’est pas le nombre de pièces mais l’âge à partir duquel tu peux le faire? À 7.15, ayant fini mon puzzle, nous nous dirigeons avec Lucien vers la cuisine pour faire le biberon.

Le biberon de Lucien est lancé, je m’attaque maintenant au petit-dej d’Anémone. Son père commence à m’expliquer qu’Anémone aime prendre son lait avec une paille le matin. Ah oui, pardon, j’avais oublié qu’ici on était riche. Un bol de lait avec une pÂille pour mâdame Anémone, ce sera tout? Non il vous faut aussi des céréales, très bien. Du lait dedans? Oui, c’est comme si c’était fait. Anémone mange donc ses céréales pendant que son frère Lucien termine son bib’. Je demande au père si Anémone ne boit pas le lait de ses céréales parce que visiblement elle a quitté la table et semble avoir fini. Son père de me répondre « non, le lait, c’est juste pour faire tremper. » Oh bah si c’est juste pour faire tremper… mais et du coup, qui le boit après? Ah on le jette dans l’évier, ok.

Petit-dej terminé, il faut remonter dans les chambres habiller les deux affreux. L’Anémone s’habille seule pendant que j’habille le Lucien. Nous venons seulement de mettre le t-shirt sous le regard moqueur du père qu’Anémone entre dans la chambre en brandissant un livre et en s’écriant : Mi, on lit « faisons caca ensemble »!!! et son frère de répliquer : oh oui! Faisons caca, ensemble!!!

Croyant à une mauvaise blague – honnêtement, j’aurais voulu inventer un truc pareil, j’aurais pas pu -, je regarde le titre du livre. « Faisons caca ensemble ». Ah bah oui, là, c’est sûr, on est pas dans la merde… Ne sachant que répondre, j’ai le choix entre réponse a) oui, les enfants, on lira « faisons caca ensemble » avec plaisir – mais j’avais pas trop envie de lire le contenu du bouquin… b) euh là, caca, c’est pas l’heure. Du coup j’ai opté pour une espèce de grommellement indistinct.

Je me retourne et là, je vois Lucien qui m’agite son zizi sous le nez « Regarde, Mi, regarde mon zizi! » La première fois, je fais genre j’ai rien entendu et surtout je ferme les yeux. Mais non, Lucien insiste, « Mais Miiiiii, regaaaaaaarde mon ziziiiii!!!! ». Bon, devant moi s’offrait alors deux réponses possibles : réponse a) ah oui, il est très beau ton zizi – mais devant le père et pour de potentielles conséquences psychologiques, je n’ai pas osé b) beurk, range-moi cette horreur. Alors j’ai choisi c) euh on verra plus tard. Oui l’éternelle réponse, la fuite face à l’épreuve, je sais je suis lâche. Mais j’étais à deux doigts de me faire éborgner par un zizi! Je sais pas si vous voyez – j’espère pas pour vous – mais c’est une situation pour le moins délicate. Et la sœur qui en rajoute, oui Lucien, faut pas que tu montres ton zizi à tout le monde! Oui parce qu’après bon, y a plus de surprise, quoi…

L’épisode du zizi prenant fin, nous descendons au salon pour lire une histoire. Lucien, tranquille, tombé fou amoureux après son exhibition, se cale contre moi et l’Anémone décide des histoires que je dois lire. Tout y passe, Samsam, petit ours brun, où est Charlie, les devinettes, les dinosaures, tout. On met enfin les chaussures et on entre dans la voiture. Lucien me demande où j’ai mis ma voiture – dehors près du mur. On passe avec la voiture du père devant mon pot de yaourt et Lucien qui sort : « ah bah, tu es en plein milieu, c’est n’importe quoi! » Coriace le môme du haut de ces trois ans. Bon Lucien, écoute, je sais qu’on est intime maintenant toi et moi, mais alors commence pas à critiquer ma conduite, hein, et encore moins ma façon de me garer!

On arrive enfin à l’école, Lucien me donne la main, j’ai le droit au plus beau des bisous baveux autorisés sur cette terre et c’est fini. On remet ça demain!

Mais c’était pas le tout, fallait rentrer pour aller en cours. Cours à 9h. 30 minutes de bouchons, je tourne autour de la fac, pas de place, j’ai déjà un quart d’heure de retard sur le premier cours, le temps que je me gare, ça fera 30 minutes de retard, je me dis pleine d’espoir que je vais sûrement trouver une petite place dans une rue parallèle, je me perds – avec le GPS. Une heure plus tard, j’ai garé ma voiture au parking habituel. Je vais à l’université en espérant attraper le 3eme cours, je n’ai pas eu l’emplacement des cours, je monte donc à l’administration où les horaires sont affichés mais ils les ont enlevé. Bon, bah on rentre à la maison… Je peux pas aller en cours, tant pis, je vais chercher du boulot au QG et vous écrire ici si c’est comme ça.

 

J’espère que vous avez passé une journée un peu moins hallucinante que la mienne, je vous tiens au courant dès que possible pour des nouvelles fracassantes!

 

Mi

 

 

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commentaires

J
Ça fait du bien de lire ça avant d'aller à l'école. J'ai ri, j'ai ri ! Et je me dis que ma journée ne peux pas être bien pire. Hihi. Mes sympathies, Mi !
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