Voilà ! Je suis enfin en week-end. Enfin, j'ai un max de choses à faire mais ce n'est pas avant 18h (repas). Donc j'ai un peu de temps pour écrire ici. Tiens, j'ai une idée, je vais mettre le clavier en francais parce que j'en ai marre qu'on snobe la cédille, déjà que sur un clavier francais on n'a même pas le e dans l'eau (j'ai toujours cru que ca s'écrivait comme ca) alors n'en rajoutons pas, s'il-vous-plait !
(...) Argh, ils n'ont même pas le francais, la honte. Ok, on est que 4 étudiants francais sur une centaine, faut relativiser mais ca m'embête cette histoire de cédille.
Donc maintenant que les problèmes techniques sont réglés, ou pas, je vais pouvoir raconter ma première semaine à Helsingør. Ah le détail pratique quand on écrit sur un clavier danois, c'est qu'il suffit d'appuyer sur une seule touche pour faire un ø, un æ ou un å et pas sur alt puis 0248 ou je ne sais quoi, c'est pas si mal en fin de compte. Donc Helsingør. Oui, j'entends bien. C'est sur une des îles du Danemark, pas très loin de Copenhague et surtout très près de la Suède, à tel point que mon téléphone croit que je suis en Suède et m'a envoyé un gentil sms en me souhaitant la bienvenue.
DIMANCHE
Bon, donc j'arrive dimanche après-midi. J'avais passé le vendredi nuit, samedi et dimanche matin chez mon amie danoise. Tout s'est très bien passé jusqu'à Helsingør. Une fois dans la ville, j'attends mon bus, je grimpe dedans, j'avais bien demandé à mon amie si je pouvais monter par l'avant du bus. Tout va bien. Je demande par simple habitude si le bus va bien où je veux. Le chauffeur me dit non. Temps d'arrêt. Je demande "er det bussen 803 ?" Le chauffeur me dit oui et me demande en anglais où je veux aller. Je répète, très vexée, suis-je rouillée à ce point ? Puis finalement, m'indique quand je dois descendre même si je le savais puisque j'avais compté le nombre d'arrêts avant le mien. Mais bon, après cette toute petite frayeur, je trouve le chemin tranquillement. Helsingør est une toute petite ville, d'accord, c'est plus grand que chez mes parents mais quand même.
Une fois arrivée à l'école, je me dirige au bruit. J'avais prévu d'arriver une demie heure après le commencement de tout, donc tout allait bien. Je rencontre du monde. On me parle anglais, je réponds thank you. Toujours paraître polie même si on ne comprend pas, règle numéro 2 (la règle numéro 1 étant de toujours avoir l'air de comprendre). Je rencontre un organisateur nigérian. Je commence à lui parler en anglais pour savoir où je dois m'enregistrer, avoir une clef et tutti quanti mais il me répond "I don't speak English". Je ne sais pas si Smith a bien enregistré toutes les informations mais pour moi, au Nigéria, on parle anglais... Donc je poursuis en danois. Et il me dit d'attendre parce que les affaires ne sont pas encore prêtes et que cela aura lieu là où je suis. Bien. En fait, je dois dire tout de suite que cet organisateur parle anglais mais la phrase que Smith a essayé de comprendre devait sûrement être "I don't understand your English." Ce qui fait une légère différence.
Bref, je me fais enregistrer au prix de beaucoup d'efforts de compréhension et de self control face à cet anglais omniprésent. Je vais donc dans ma chambre une fois que j'ai ma clef. Je rentre et je me rends compte que j'ai une chambre double. Chouette, j'en voulais une. La fille en question a l'air gentille. J'ai du lui demander quelque chose comme "ouèr dou iou comme fromme" parce qu'elle a répondu Poland. Ma copine-de-chambre est donc polonaise. Chouette, j'en voulais une. Me voilà donc partie à dire tous les mots polonais que je connais. Elle semble donc très gentille et s'appelle Ewa. Mais je me suis rendue compte que dès que l'on parle anglais ensemble, j'apprécie beaucoup moins ce qu'elle dit. Pas tant parce que c'est dit en anglais mais elle critique beaucoup les gens en anglais. Alors, j'ai décidé que je ne parlerai que danois avec elle. Point. Heureux ceux qui ne parlent pas anglais. Et puis, j'ai rencontré une allemande et on peut dire que je me suis littéralement jetée dessus. J'ai vu le mot magique "tyskland" et je n'ai pas pu résiter. WOW ! DEUTSCHLAND ! ICH LIIIIIIIIIIIIIIIIIEBE DEUTSCH ! WIE GEEEEEEEEEHT'S ??? Pathétique mais je deviens encore plus dingue que d'habitude quand je rencontre des Allemands. Oui, papa, je sais, tu m'as dit que l'Allemagne avait un effet nocif sur ma santé et qu'il serait bien que je change de pays, je confirme mais je ne peux pas. Du coup, j'avais une nouvelle copine. Et de deux.
Finalement, comme j'avais décidé de ne parler que danois avec ma copine-de-chambre et que j'avais ma nouvelle amie, le danois s'est imposé comme langue commune. Je passe donc ensuite le test de langue. La première page : à l'aise Blaise. J'allais dire "niveau maternelle" mais on n'apprend pas le danois en maternelle en France, je ne crois pas... Deuxième page : che cosa è ? Un dialogue à remplir où je n'ai pas compris la moitié. Bref, je vais ensuite voir la prof. Pour ceux qui la connaissent, elle est redoutable, Lise Bostrup ! Donc, on fait l'entretien, je blablatte un max, heureusement que je n'ai pas peur de parler danois. Et puis elle me dit : bon, je te prends avec moi, dans le groupe 6, mais tu as intérêt à bosser. Ok. Wow, je suis dans le meilleur groupe, comment j'ai fait ?
Le soir, on mange. Le chef nous prévient de suite, il n'y aura pas de desserts. Dans le sens où on ne mangera aucun dessert pendant tout le séjour. Ah. Donc repas unique. Écoutez, ca va être serré, parce que vous comprenez, en France, on a quatre plats par repas, donc nous enlever les 3/4, c'est quand même énorme. Le premier soir, je peux affirmer qu'après le repas j'avais tout juste la dalle. Le lendemain midi, je ne me suis pas faite avoir, j'ai repris trois fois du plat ! Mais je n'en suis qu'au dimanche soir, faisons chronologiquement.
LUNDI
(wow, les jetons ! l'ordinateur m'a insultée de toutes sortes de mots et je n'ai compris que "leave", j'ai cru qu'il avait tout supprimé, j'étais défaite, anéantie, perdue mais l'espoir a repris le dessus et je suis allée dans articles non publiés et je me suis retrouvée ici. Ouf, je promets qu'un jour j'apprendrai l'anglais.)
Lundi matin, sept heures. Ouille.
Smith : Hey, les mecs comment on dit bonjour ???
Paul, chargé de maintenance : Bin "bonjour"
Smith : Mais non en danois !
Paul : Euh, écoutez, Smith, là il est un peu tôt, je vais me recoucher
Smith : Mais aidez-moi !
Finalement après cinq bonnes minutes, j'ai réussi à prononcer un godè (goddag) mais ma copine-de-chambre devait être encore plus fatiguée que moi parce qu'elle n'a pas répondu. Alors, j'ai trouvé au fond d'un placard, un mot qui ressemblait à djindobré et là, j'ai eu une réponse. Hourra.
Petit déj correct, j'ai anticipé sur le "lunch" comme ils disent ici. Et puis, on est allé en cours. De 8,30 à 12,30 avec une heure de pause, c'est quand même long. On a travaillé sur je ne sais plus quoi. Ah si ! Nos noms de famille. Les polonais étaient contents... Mais faut pas me demander de me rappeler de tout. En tout cas, je peux vous dire qu'on a bossé.
L'après-midi, on a eu une visite de la ville. Le soir, on est allé se promener dans la ville.
MARDI
Voire la page anniversaire danois. Sinon, pour plus d'infos, j'ai passé une bonne petite journée et puis on a eu des activités mais là encore, je ne m'en souviens plus. Pour la bonne raison que nous avons un planning et que cela sert donc à ne pas se remplir trop la tête. Mais si vraiment, ca vous intéresse, je peux vous donner le lien internet où vous aurez mon programme. Pour la petite annecdote, très honnêtement, avoir une copine polonaise, c'est cool. Quand votre cadeau d'anniversaire se trouve être une Tuborg, ce que je ne vous souhaite pas, vous pouvez la donner à votre copine. La Tuborg est une bière danoise. Et si on devait trouver un adjectif approprié à cette bière, ce serait "dégueu". Mais l'expérience est intéressante. D'ailleurs, si vous voulez me faire boire, plus d'une gorgée d'alcool, offrez-m'en, je serais tellement gênée de ne pas vous honorer que je boirais. Triste réalité. J'ai donc bu trois gorgées. Après je serais tombée dans un profond coma. La première gorgée était : bon, le premier goût, ca va, le deuxième beurk. La deuxième : ah en fait, même la deuxième gorgée a cet effet, c'est franchement pas terrible comme bière, je ne vais pas pouvoir boire mon demi verre en entier. Troisième gorgée : on va arrêter là, j'ai mal au ventre.
MERCREDI
Encore une lecon sur le stød, rien que pour me torturer. Si on n'est pas danois, on peut pas savoir quand il y a un stød alors à quoi bon passer deux jours dessus ? Bref, j'ai un peu morflé en cours. D'autant que le prince danois est francais et qu'on a étudié des caricatures faites sur lui. "Bin, Mi, tu fais bien d'être en cours ici, tu apprends sur la France" Ok ce n'est pas parce que je ne connaissais pas Caïx que je dois être blâmée. Et puis, non, je n'aime pas le foie gras. Et non l'accent francais n'est pas aussi mauvais quand on tente de parler danois. Dur, dur, dur. L'après-midi, cours sur la littérature moderne danoise.
JEUDI
On a travaillé sur des journaux. Je me suis éclatée à inventer le personnage de l'homme d'affaire danois (je le mettrai sur le blog à l'occas - le texte que j'ai écrit, j'entends) et j'ai eu le droit à un "fint". Ca me va. Ensuite, cours sur Chrisiania et tous les lieux de vie alternative comme disait le prof. C'était passionnant. Et le soir, on a vu Rævnen. J'ai essayé de me retenir de toutes mes forces pour ne pas pleurer. Je suis vraiment une princesse qui vit dans le rose et j'ai donc laissé s'échapper un sanglot. Purée, c'était triste ! Heureusement que ca se finit bien parce que sinon je me serais mouchée dans la manche de mon voisin francais. Tiens, il est marrant celui-là, il est bizarre et jamais content. J'avoue vivre avec des lunettes roses mais lui, c'est fou. Il est décu de faire du danois parce que c'est la langue scandinave la plus moche (pas entièrement faux), il aime pas trop ce qu'on mange, bref, encore une fois, heureux ceux qui voient un peu trop la vie en rose fluo. Je suis contente, il ne me colle pas, j'avais peur au début qu'il me colle parce qu'on parle la même langue mais il ne me colle que pour les activités en commun. Mais je suis quand même contente de parler francais de temps en temps parce que j'avoue que le danois le reste du temps ca pèse.
Bon, ok, je parle aussi allemand pour me détendre et puis je me suis rendue compte que tout le monde parlait allemand sauf les anglophones et les japonais. Donc avec les japonais, je dis mes mots de japonais et aux anglophones, je "parle" anglais. Parce que non, on ne peut pas dire que ce que je produis soit de l'anglais. Mais le pire c'est que je parle mieux que d'autres mais j'ai trop peur de parler cette fichue langue.
Cependant, j'ai réussi à parler à un anglais. Quand je dis anglais, c'est vraiment anglais. Le genre de mec à qui je n'aurais parlé sous AUCUN prétexte, le genre de mec qui vous fait froid dans le dos, vous colle des boutons et vous fait faire des cauchemars ! Bon, j'exagère mais à peine. Il fait juste 2,50 m, a une coupe d'anglais cliché, la coupe au bol, une chemise à carreaux, une tête de petit sournois mal aimable, et ce grand côté snob premier de la classe. Ah bah, vous voyez Malfoy dans Harry Potter ? C'est à la mode en ce moment. Bah exactement la même tronche ! Visez un peu... Donc j'ai réussi les premières phrases, simples. Ensuite, nettement plus dur. J'avais une question. Non, pas du genre comment tu t'appelles, parce que ca, je le savais (Angus, rien que ca), on a tous des étiquettes avec notre prénom et notre pays. Mais une vraie question, donc. La situation : j'avais un américain et un anglais en face de moi. Je n'ai donc pas pu m'empêcher de demander comment on disait "trait" en anglais, mot qu'on cherchait pour décrire la lettre polonaise, le l barré. Bravo pour se faire des amis. Ils étaient tellement abasoudis que je crois qu'ils ne me parleront plus. Finalement, j'ai cherché sur google et j'ai trouvé cross bar, mot qu'ils ne connaissent pas... Super. Mais le plus embêtant c'est que ces anglophones disent que je parle anglais. Or c'est faux. Ils sont trop gentils et ce n'est vraiment pas bien. Dire bonjour, de quelle ville viens-tu et qu'est-ce que tu étudies, ca va mais après, ca ne va plus et si ca ne va plus, on ne peut pas dire que je parle anglais. Bref, du coup, j'ai vraiment peur de parler avec les anglophones.
VENDREDI
Aujourd'hui, le cours était super. De la phonétique que je ne sais toujours pas prononcer et les textes journalistes que nous avions préparés. Donc bien. Ensuite, j'ai demandé à ma copine-de-chambre pourquoi elle ne parlait pas aux autres polonais. On en a une tripoté dans notre classe. Elle m'a dit qu'elle était "shy" et qu'elle ne voulait pas causer de problèmes. Ah. Ca m'a gonflé, donc je suis allée voir la fille polonaise qui avait une croix autour du cou et je lui ai demandé ce qu'elle faisait dimanche. Elle va à l'église catholique ! Wow. Pour un peu que je lui ai posé des questions et puis finalement, j'ai appris qu'elle étudiait l'archéologie et ma copine-de-chambre aussi, donc je les ai mises en contact. Les voilà à parler polonais ensemble. Ah bah quand même.
Donc demain, je visite avec l'école le nord de la région, dimanche, je vais à la messe et je fais ma lessive.
Voilà une bonne petite semaine de passée.
Mi
Ps : j'ai l'autographe d'un chanteur danois et une photo de nous deux ! Oui, il m'en faut peu pour être heureuse.